4 septembre 2023 / Fonction publique

« Ma première mission est d’être le ministre des agents publics », Stanislas Guerini

Le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, s’est adressé, vendredi 1er septembre, aux élèves de l’institut régional d’administration (IRA) de Lyon ainsi qu’à ceux des quatre autres IRA de France : Bastia, Metz, Nantes et Lille. L’occasion de présenter ses priorités de la rentrée pour la fonction publique et l’efficacité des services publics.

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La fonction publique de demain se doit d’être engagée, en prise avec les grandes transformations, opérationnelle et polyvalente. En choisissant de donner son discours de rentrée depuis un institut régional d'administration (IRA), le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, souligne l’importance de ces instituts, dont la place doit être confirmée, confortée et renforcée. Des moyens supplémentaires seront d’ailleurs déployés afin d’accueillir 20 % d’élèves supplémentaires et continuer à mieux les former.

Mais aussi, en choisissant de donner son discours de rentrée depuis l’IRA de Lyon, dont les locaux ont été en partie incendiés cet été lors des émeutes urbaines, le ministre rappelle que la première mission de l’employeur public est la protection physique de ses agents.

Protéger les agents publics


Considérer pour protéger physiquement

L’été 2023 a été secoué par l’actualité : des mairies, des commissariats, des tribunaux, des écoles, des bibliothèques, des universités et des maisons France services ont été attaqués. Tout comme ce patrimoine, des agents publics (de première ligne aux guichets, des policiers, des gendarmes et des pompiers) ont été blessés. Au total, ils sont 10 000 à avoir été déplacés hors de leurs lieux de travail. Or, la première considération de l’employeur public est de les protéger physiquement. De l’incivilité aux violences les plus graves, l’employeur public doit être au côté de ses agents.

C’est pourquoi un plan ambitieux d’amélioration de la protection des agents publics sera déployé dans les prochaines semaines. Pour ce faire, le ministre a engagé des concertations, dès le mois de juin, avec les employeurs et opérateurs publics afin de construire avec eux les actions concrètes permettant de mieux prévenir les actes de violence à l’encontre des agents, en particulier ceux au guichet, au contact quotidien des usagers.

Cela passera notamment par le renforcement de la protection fonctionnelle, des dispositifs d’alerte et des accompagnements renforcés.

Considérer pour protéger la santé des agents publics

Considérer, protéger nos agents c’est aussi s’engager davantage pour leur santé. C’est également améliorer durablement leurs conditions de travail et les protéger face aux accidents de la vie en améliorant, par exemple, les politiques de prévention, notamment la prévention des comportements addictifs.

Les écoles du service public seront désormais des « Campus sans tabac », comme certaines écoles s’y sont déjà engagées. Ceci représente une étape de plus dans le développement d’une culture de la prévention au travail, au même titre que les avancées réalisées dans la lutte contre les maladies chroniques et pour la santé des femmes et impulsées par le ministre.

La protection à long terme face aux accidents de la vie devra donc être plus efficace et tangible pour les agents publics. Un rendez-vous historique sera d’ailleurs organisé en cette rentrée autour de l’instauration d’une prévoyance dans la fonction publique. Objectif : établir un accord sur la question entre le ministère et les organisations syndicales.

Considérer pour améliorer les conditions de vie des agents publics

Depuis sa nomination, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, a été à l’initiative de la plus forte augmentation du point d’indice depuis 35 ans, pour l’ensemble des agents, pour les trois versants de la fonction publique.

Dans un contexte inflationniste, le ministère continue d’agir pour la protection des agents publics face à la vie chère en prenant de nouvelles mesures sans précédent au mois de juin dernier, à savoir une nouvelle augmentation du point d’indice de 1,5 % effective dès juillet 2023. Et au 1er janvier 2024, le ministère va revaloriser de cinq points d’indices la rémunération de tous les agents.

Cette action passe aussi par la défense des classes moyennes et populaires de la fonction publique via le rehaussement des débuts de grille des catégories C et B, via l’attribution d’une prime de pouvoir d’achat pour tous les agents de l’État et de la fonction publique hospitalière, dont la rémunération est inférieure à 3 250 € bruts par mois. Cette prime représente jusqu’à 800 € bruts pour les plus bas salaires et sera versée en une fois dès la paie d’octobre.

Considérer pour réformer la fonction publique

Mais considérer les agents publics, c’est aussi regarder la réalité en face : les blocages, les archaïsmes qui peuvent continuer d’exister au sein de la fonction publique. En ce sens, considérer les agents publics équivaut à agir pour réformer ce qui doit l’être au sein du système.

Depuis six ans, de nombreuses initiatives ont été mises en place sous l’autorité du président de la République et de ses gouvernements. C’est l’exemple de la réforme de la haute fonction publique et de la création de l’Institut national du service public (INSP), dont le classement de sortie a enfin été supprimé. C’est aussi l’exemple de l’action pour l’égalité entre les femmes et les hommes via le renforcement des exigences de parité aux plus hauts postes et la création d’un index d’égalité de la fonction publique.

Toutefois, ces avancées n’effacent pas les nombreux disfonctionnements au sein de la fonction publique concernant, notamment, les conditions de travail, les évolutions de carrière, la formation continue ou encore la rémunération des agents.

Ce pourquoi une réforme s’impose pour la défense :

  • d’une fonction publique qui reconnaît les droits et les devoirs,
  • d’une fonction publique qui reconnaît et encourage le développement des compétences,
  • d’une fonction publique qui n’est pas celle de l’égalitarisme statutaire mais celle de l’égalité des chances,
  • d’une fonction publique qui n’est pas celle des corporatismes mais des métiers,
  • d’une fonction publique qui n’assigne pas à une catégorie ou un corps mais qui émancipe,
  • d’une fonction publique qui est celle des méritants et des engagés.

C’est tout le sens de la réforme de la fonction publique annoncée en février dernier depuis l’IRA de Nantes et portée par le ministre. Des échanges se sont mis en place avec l’ensemble des parties prenantes pour la nourrir : syndicats, employeurs, agents et élèves. Plus de 90 00 agents ont déjà répondu à la consultation lancée en juin dernier.

Considérer pour mieux écouter les agents publics

Considérer les agents publics, c’est aussi les écouter. Afin de répondre à leurs attentes, le ministre proposera un projet de loi autour de quelques principes essentiels : mieux récompenser le mérite des agents, encourager et faciliter la mobilité au sein de la fonction publique et mettre les compétences au cœur du parcours.

Récompenser le mérite des agents : les processus d’accès à la fonction publique doivent être refondus, en valorisant autant l’expérience professionnelle, la motivation et les connaissances de terrain que les compétences académiques ou l’ancienneté.

Cette volonté de reconnaissance des mérites individuels et collectifs passera par une meilleure rémunération pour l’agent qui aura fait plus et mieux ainsi que pour l’équipe mobilisée exceptionnellement en période de crise ou ayant collectivement mené à bien un projet exigeant.

Encourager et faciliter la mobilité : les parcours et les carrières seront fluidifiés afin de donner l’opportunité aux agents de passer plus facilement du terrain à l’administration centrale, mais aussi d’un versant à l’autre de la fonction publique. L’objectif étant de permettre l’évolution de carrière du « plus bas » niveau au plus haut.

L’autre objectif de cette mission est, d’un côté, de faciliter les mobilités entre le public et le privé et permettre à ceux qui ne seraient pas des agents publics de carrière de voir leur ancienneté reconnue lorsqu’ils souhaitent intégrer la fonction publique, quel que soit leur âge. De l’autre, il s’agira aussi de faciliter la sortie des agents publics vers le privé.

Mettre les compétences au cœur du parcours : la formation continue doit être passée à l’échelle. Elle doit devenir un véritable levier d’évolution professionnelle, pour l’agent comme pour la fonction publique en générale, et anticiper des changements dus, par exemple, au numérique avec l’intelligence artificielle. Il nous faut répondre à ces bouleversements grâce au développement de la formation continue et des compétences

Ainsi, réformer la fonction publique en reconnaissant mieux le mérite, l’engagement et les compétences de chacun, c’est donner plus de sens au travail des agents. L’objectif : donner plus de liberté à chacun dans la construction de sa carrière.

Ces changements sont indispensables pour nous permettre de faire face aux grandes transitions que nous traversons : numérique, écologique et démographique. Tout comme ils le sont pour maintenir la confiance des Français dans l’efficacité de leurs services publics.

Redonner confiance en l’action publique et en ses services

Redonner confiance aux Français dans les services publics, c’est permettre à tous d’y accéder, que ce soit en ligne ou via un agent. Et pour cela, il est nécessaire de mettre définitivement fin à l’opposition entre la numérisation et l’humanisation. Les deux options sont nécessaires.

Les débats autour de l’intelligence artificielle illustrent très bien cela. D’un côté, nous pouvons ignorer cette évolution et laisser ses bienfaits au seul profit des entreprises du privé ou d’autres administrations européennes et mondiales. De l’autre, nous pouvons embrasser ce changement, nous en emparer avec toutes ses conditions pour les mettre au service des agents publics et réduire ainsi leur pénibilité au travail.

La dernière option est préférable. Ce pourquoi, dès le mois d’octobre, 1 000 agents volontaires seront équipés de logiciels utilisant l’intelligence artificielle générative dans leurs missions du quotidien.

Pour celles et ceux qui craignent des gains de productivité accompagné, in fine, de la disparition du lien de proximité des usagers avec le terrain, nous répondons que France services existe pour cette raison. Le dispositif est un modèle de proximité, d’accompagnement, d’écoute et d’innovation où démarches numériques, conseils humains et proximité physique sont liés. Nous rouvrons des sous-préfectures, nous y rouvrirons des France services, nous renforçons les services déconcentrés dans ces villes moyennes qui constituent l’armature de notre pays.

Transformer les services publics pour accompagner la transition écologique

Transformer les services publics, c’est en faire un levier pour relever les grandes transitions, notamment la plus importante, celle de la transition écologique.

Ce pourquoi nous devons d’abord montrer l’exemple. L’État, c’est 94 millions de m2 de bâti. Réduire la consommation énergétique de consommation de l’État reviendrait à effacer la consommation de la ville de Montpellier et réduire sa consommation d’eau de 10 % l’été équivaudrait à effacer la consommation en eau d’une ville comme Angoulême. Notre responsabilité est considérable.

Au-delà, l’État a une force d’entrainement considérable auprès de sa population. C’est pourquoi le ministère a lancé un plan de formation unique au monde par son ambition : former tous les agents publics à la transition écologique d’ici 2027. Un conseil de planification écologique sera organisé sous la présidence du président de la République. Le ministre Guerini y présentera notamment un plan de transformation écologique de l’État.

La transition écologique est un véritable levier pour la transformation de l’action publique, de la fonction publique, de la manière d’y travailler et de l’innovation que nous devons déployer.

Avec la crise de la Covid-19, avec les émeutes urbaines de l’été dernier, nos services publics ont été soumis à très rude épreuve. À chaque instant, les agents publics ont répondu présents par leur engagement.

Le discours de rentrée de Stanislas Guerini depuis l’IRA de Lyon

Téléchargez le discours de Stanislas Guerini disponible au format [PDF -  94Ko]

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